What the hell ? | ft. Jim

L'air marin, il n'y avait que ça de vrai. Si je pouvais prendre le large demain, et découvrir encore d'autres terres, je le ferais. Je crois que, aujourd'hui, il n'y avait plus rien qui ne pouvait m'arrêter. J'avais la sensation de vivre une vie qui m'avait été interdite depuis des années. Il n'était pas question d'une histoire qui se répétait ni d'une histoire que je ne voulais plus. C'était ça vivre sa vie. Je pouvais crier, hurler, à la vue, je pouvais rire de tout et de rien, faire ce que je voulais, et partir d'un endroit que je voulais quitter. J'avais  réussi à briser mes chaînes. Et c'était merveilleux. Je n'avais pas Eric pour me retenir. Je n'avais pas ce château dans lequel je tournais en rond depuis mes seize ans, à penser à mon devoir de princesse. Ici, je n'étais que Ariel. Une fille complètement banale, sans titre et sans histoire. C'était moi qui l'écrivais. Je l'avais pris entre mes mains et j'étais loin de le laisser filer. J'étais prête à vivre cette autre histoire. Et c'était moi qui allait l'écrire.

Ce soir, je marchais sur la plage les pieds nus, tenant mes chaussures dans l'une de mes mains. Je respirais l'air marin et ça me donnait des envies d'évasion. Et je comptais bien m'évader ce soir. Il n'était pas question d'être la petite fille sage que j'avais pu être autre fois. Dans mon sac, j'avais glisser deux ou trois bouteilles d'alcool. Au début, j'y étais un peu réticente. Mais n'étais-je pas partie pour faire de nouvelles expériences ? C'est certain que j'étais loin de mon rôle de princesse à Atlantica. J'étais loin d'être la fiancée parfaite que le prince Eric avait espéré un jour épousé. C'était terminé tout ça. Il n'y avait plus de petite fille sage et innocente. Je restais peut être moi-même, mais je n'avais plus envie d'être cette fille. La naïveté, l'innocence, la sagesse, il fallait peut être que je les abandonne de temps en temps. Que je me laisse complètement aller.

Je finis par poser mon sac à côté du garçon avec lequel j'avais sympathisé depuis quelque temps. Je lâchais également mes chaussures qui tombèrent sur le sable avant de m'asseoir à mon tour. « Ne me dis pas que tu n'as rien ramené. » Je regardais à côté de lui, voire si lui aussi avait ramené quelques bouteilles ou s'il avait au moins pris quelque chose à manger. À vrai dire, je comptais un peu sur lui pour la nourriture. Je n'avais pas encore mangé, et ce n'était pas l'alcool qui allait m'aider. Néanmoins, je sorti de mon sac la bouteille de rhum que j'avais amené, ouvris la bouteille et la portais directement à mes lèvres avant de la tendre à Jim. « J'oubliais. Comment vas-tu ? » C'était à croire que j'en arrivais à oublier la politesse maintenant. Non, quand même pas. J'avais encore des codes de conduites à respecter. Bien que, ce soir, je crois que j'allais en oublier certains.