Petit cours de grec • Qui veut vient !

Milo a toujours éprouvé des difficultés à gérer son stress. Petit déjà, il le paralysait et l'empêchait de parler, de réfléchir et d'agir normalement. Il survenait lorsqu'il devait parler en public, lors de travaux scolaires importants -qu'ils fussent à faire chez lui ou à l'école- ou même simplement à l'idée de parler à une nouvelle personne. Son stress était à son point culminant à l'école, bien qu'il l'adorât. Il l'accompagnait tout le temps, quoi qu'il fît, et il réussissait rarement à s'en débarrasser ; et l'exigence que l'homme à lunettes éprouvait par rapport à lui-même n'arrangeait rien.
Ce stress était comme un parasite, logé en lui et l'empêchant d'agir. Il lui paralysait l'esprit et contrôlait ses pensées, les rendant noires et sans sens. Il lui rendait le coeur lourd et lui donnait l'impression qu'il allait s'effondrait à tout moment. Il perturbait sa respiration en la rendant erratique et difficile à contrôler. C'était une bête féroce et maligne. Et malgré les nombreuses vies qu'il avait vécues, il ne l'avait toujours pas domptée.

Aujourd'hui, ce stress l'habitait et le rendait très agité, et en même temps trop calme. Il était déchiré entre les deux attitudes, et était en même temps "déconnecté" de la réalité. Il avait tendance à trop se plonger dans ses pensées dans ces situations, ce qui le rendait hors d'atteinte pour les autres. Il aurait cependant été bien que ce dernier effet disparût, car il aurait été dommage que ses élèves ne pussent lui parler. En effet, Milo avait son tout premier cours à donner aux élèves d'Auradon. Il espérait sincèrement qu'il réussirait à les intéresser, parce qu'il n'était pas sûr de ses qualités d'enseignant. Et le grec ancien pouvait être ennuyeux s'il n'était pas bien enseigné. Il en avait fait l'expérience.
En ouvrant la porte de sa salle, il prit une grande respiration pour essayer de se calmer, et rentra. Il savait que les élèves sentiraient son stress, autrement. Il salua les élèves en entrant dans la pièce, sortit ses affaires et se tourna vers eux. Il fut surpris de n'en trouver qu'une dizaine.

- «Bonjour à tous. Je suis le professeur Thatch. J'essaierai durant cette année de vous apprendre le plus de choses possibles sur cette jolie langue -bien que morte- qu'est le grec ancien afin que vous puissiez être capables de traduire des textes plutôt simples tout seuls. Notez aussi que j'enseigne d'autres langues, comme le latin, le sanskrit, le français, l'espagnol, le russe ou encore le vieux norrois. Si vous êtes intéressés, venez me voir à la fin du cours. »

Milo ponctua son discours d'un sourire. Il se retourna ensuite vers le tableau, prit une craie, et commença à écrire.